JANE CAMPION
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Message par sarah.bz Jeu 6 Aoû - 21:15

Alors , j'ai vu le film , pris des notes et j'ai laissé reposer quelques jours. C'est toujours un bon indicateur de voir si le film a laissé des traces , et si les ressentis sont les même qu'a chaud. Donc c'est complexe. On est face a un vrai film d'auteur , un film de genre, ou le parti pris formel est trés fort et jusqu'au-boutiste. Jane campion fait des choix trés tranchés en matiere de realisation donc c'est toujours a double tranchant : d'un coté on est obligé de reconnaitre une sorte de genie creatif ,une vision artistique réelle et maitrisé mais en meme temps ca peut paraitre indigeste et c'est le cas ici.
Je m'explique. Coté scenario , le film se presente comme un thriller erotique , et de ce coté la tout va bien. Les genres sont bien respectés , maitrisés et bien traités.

Donc , on est embarqué assez rapidement dans l'intrigue du thriller qui est bien exposée des les premieres minutes. Et elle se deroule classiquement je dirai. Les rebondissement arrivent regulierement , creent bien la surprise, sont credibles , bien amenés et meme le denouement (revelation du meurtrier) est etonnat.Donc au niveau du thriller , pas grand chose a dire , c'est bien , c'est classique du traitement du thriller policier. Du point de vue de l'erotisme , on a plus de chose a dire , parce qu'elle excelle sur son traitement. D'abord on a pas l'habitude de voir l'erotisme feminin aussi cru et trés franchement c'est cru , direct , mais pas vulgaire. On parle de desir, aussi de plaisir et d'amour. Il y a un lien entre ces trois concepts. Donc a l'ecran des scenes de cul , des dialogues trés cul mais elle fait emerger un sentiment de beau , l'histoire d'amour est superbe et trés sentimentale. Et sa force c'est ca , c'est qu'elle nous plonge dans les limbes du desir et ce qu'on voit c'est une histoire d'amour puissante. Donc la on peut vraiement dire bravo parce que ce qui reste 3 jours aprés le visionnage c'est d'avoir vu un Romeo et Juliette érotique. Une trés belle histoire d'amour. Trés bien joué en plus, c'est le rôle de la vie de Meg Ryan, jamais vu aussi "consistante" , elle incarne cette femme qui vit entouré de violence mais qui est trés loin de tout ça , elle deambule distante , poetique et s'avere etre une femme brulante...
Pour celler les deux genres , Jane Campion reussit a creer une athmosphere suitante. On a chaud dans les rue de la ville , il fait humide , ca sent le sang et le foutre partout..
Et le gros point d'interrogation c'est quand meme la realisation. Wow , wow , wow...En fait elle choisit le filmer a l'epaule, donc ca bouge beaucoup et pendant 1h40 c'est genant, meme si on comprend qu'elle veut rendre visuel le malaise , l'hesitation , les alterations de l'action , et puis y'a beaucoup de camera subjective, alors on comprend mais bon faudrait doser....Bon deuxieme chose genante la lumiere , ok on est dans le glauque , mais c'est tellement dark non stop que des fois on ne voit rien , et les touches de rouge qu'elle met dans le cadre pour la symbolique du sang/passion sont supra redondantes , y'en a partout et a tout va. Derniere chose : la scene qui fait demarrer le film c'est Franie qui "mate" une scène, cachée derriere un mur , et donc quasiment toute les scènes sont filmées derrière un truc (des arbres , des fourrés , un mur ....)pour appuyer la symbolique du voyeur ,  pour creer de l'inquietude aussi(est ce un regard subjectif? Est elle en danger?Qui l'observe)....Bon tout ca c'est super pensé, on applaudit mais franchement parfois c'est pas insoutenable pour les yeux et on en peux plus!
Donc voila pour In the cut , super scenar , beaux acteurs , mais mise en scene et real à l'esthetique malheureusement grossiere , il aurait fallut nuancer.
7.5/10 parce que quand meme le film marque!

sarah.bz

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Message par Mélany T. Dim 9 Aoû - 7:53

C’est un film que j’ai trouvé assez étrange. L’atmosphère créée est réussie, Jane Campion s’attache aux sensations et New-York est filmé comme rarement au cinéma. Elle propose sa propre ambiance : moite, transpirante, d’une chaleur étouffante, dans des tons surannés, cela donne le côté glauque et sensuel voulu et une esthétique plutôt originale. Il y a de nombreuses inventions formelles notamment dans son utilisation du flou. De ce point de vue là, le film est vraiment travaillé.
Par contre, je suis restée en dehors de l’histoire et du personnage. Elle a voulu construire quelque chose de mystérieux, énigmatique mais le résultat est que l’on ne se sent pas vraiment concerné par ce que l’on voit. C’est décevant, on s’attend à voir un beau portrait de femme mais il n’arrive jamais. Elle explore une nouvelle fois le désir féminin mais le dessein psychologique de l’héroïne manque de singularité : l’héroïne naïve fascinée par un homme qui pourrait s’avérer dangereux a déjà été vu et revu au cinéma.
On comprend que ce qui l’intéresse est la passion entre les deux amants plutôt que l’intrigue policière, vite expédiée, mais malheureusement elle n’arrive pas vraiment à nous faire ressentir l’attraction qui existe entre les deux personnages. On enchaîne les scènes crues sans que le désir soit présent. Il n y a pas vraiment d’alchimie. Bref, pour moi, In the cut est réussi sur la forme mais raté sur le fond. Elle a tout de même le mérite de prendre un risque en s’essayant au thriller érotique et cela doit être salué.

Mélany T.

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Message par Georgeslechameau Mar 18 Aoû - 11:02

J'ai rassemblé vos deux chroniques mais ai malencontreusement supprimé la réponse de Sarah...


Dernière édition par Georgeslechameau le Mer 19 Aoû - 11:45, édité 1 fois

Georgeslechameau
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Message par sarah.bz Mar 18 Aoû - 14:47

Alors , aprés avoir lu la critique de Melany et avoir relu la mienne (et devoir réécrire ce dont je crains de ne pas me souvenir totalement...)je ne suis pas tout à fait d'accord avec Melany. Tout d'abord sur l'utilisation du flou , il est utilisé comme un énieme procédé pour créer le malaise et rappeler le voyeurisme (métaphore filée de la scene d'exposition), tout le film est filmé flou , derrière quelque chose qui obstrue le cadre et en camera epaule , alors oui Campion a eu une exigence formelle sur ce film ,mais je pense que le bien à ete l'ennemi du mieux et qu'il a un "trop", une surenchère de procédés qui aurait pû mener le film au rang de chef d'oeuvre , mais qui le dessert en en faisant un etandard, une bouillie un peu informe et quasi debutante....Alors que c'est loin d'etre le cas.
Ensuite , le thriller n'est qu'une toile de fond, un pretexte pour dessiner ce new york moite et cette histoire d'amour. Je me souviens d'une formule que j'avais ecrit dans le com qui a été effacé : ca sent le sang et le foutre dans les rue de New York. Malgré le coté brouillon de la realisation , l'ambiance suintante , chaude et sexuelle de la ville y est trés bien représenté. Les scènes erotiques sont,je trouve, trés erotique et c'est la que la magie Campion opére , sur la relation de ces deux personnages. C'est la seule et vraie force du film. L'histoire d'amour! Parce que (je ne suis donc pas d'accord avec Mary) j'ai été surprise par la puissance de l'Amour dans cette histoire ou ca ne parle et ne fait que du cul!En fait le film me fait penser à deux citations de l'écrivaine Anais Nin "Seul le battement à l'unisson du sexe et du coeur peut creer l'extase" et "L'erotisme est une des bases de la connaissances de soi aussi indispensable que la poesie". Le film c'est CA!!
Nos deux personnages sont diamétralement opposés, on a un flic hispanique , on se demande pendant une bonne partie du film s'il n'est pas rippoux. Figure très masculine , brun , moustachu ,job qui représente l'autorité et elle qui et une blonde fluette et rêveuse qui déambule dans les rue à la recherche de la poésie qu'elle traque dans le métro et le affiche publicitaire , elle enchaîne les aventures sexuelles de tous bords sans convictions. Dés leur première rencontre ,elle est fascinée par cette figure masculine et s'en suit une longue consumation interieur. Elle brule de desir mais c'est de là qu'on "ressent" entre les images , que c'est de l'amour qu'il est question. Un amour qui passe par une jouissance sexuelle transcendantale. Elle lui dit aprés leur première nuit "on ne m'a jamais fait ca , ou as tu appris ca?" puis ne fera que de rever de lui. Elle l'aime parce qu'il l'a fait jouir , profondément. Campion lie le sexe et l'Amour trés clairement ici. (elle ne le lie pas a la mort bien que le film veuille le laisser croire , puisque le meurtrier tue parce qu'il aime "le sang" , pas le sexe!). Une chose et relativement étonnante dans cette rencontre c'est la posture admirative que les 2 personnages semble se vouer. Il lui avoue , qu'il ne "sait pas comment faire avec elle , qu'elle est au dessus de lui , qu'elle connait des choses et pas lui, qu'il se sent petit a coté d'elle" et il se soumet a elle dés leurs premiere rencontre en une longue tirade "je peux te faire ce que tu veux , ...,.....,....."en dessous la ceinture bien sure , et pourtant il lui demande de se fiancer quelques temps aprés. J'ai été trés marqué par ce traitement en seconde ligne de l'Amour , qui, m'est apparu flamboyant. Le cul disparait et on entend des mots d'amour alors que ca parle de pipe , de gland etc...
Ici on aime de facon epidermique , on aime par la chair , l'odeur , le gout , nous redevenons des etre de sens!
Campion a été chercher la délicatesse dans le cru et je trouve que c'est reussi! C'est le plus reussit dans le film.
Le film dissèque le desir feminin certe mais evoque aussi le lien etroit entre la jouissance et l'alchimie sexuelle et l'amour. Oui quelle belle hisoire d'amour!
IN THE CUT , ne merite pas recompense pour son aspect visuel clairement insupportable mais il resussit trés bien a exposé son propos.
7/10!

sarah.bz

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Message par marie pons Sam 22 Aoû - 11:23

Je partage plutôt l'avis de Mélany.
J'ai aimé le parti pris visuel. J'ai "vu" New york d'une façon différente et l'ambiance, l'univers de la ville est plus qu'un simple décor pour le film. Il apporte vraiment une dimension viscérale et porte un parti pris très intéressant. Jane Campion a plutôt tendance a filmé la nature d'une façon grandiloquente et son regard sur la ville et sa vie est vraiment différent. La gestion du flou et l'obstruction du cadre ne m'ont pas gêné! J'ai trouvé que ça alimenté un film dont l'histoire et les personnages sont plutôt faibles!
Dans le cas de In the Cut, je suis complètement passée à coté des personnages. Je trouve que le rôle de Meg Ryan est une caricature et n'est là que pour illustrer le désir et le fantasme. Son personnage est plat. Tout le film porte à la "faire grandir" et devenir "femme". Le seul objectif est de la pousser à accepter son "désir" et se soumettre aux "conventions". Bref un peu simpliste pour la réalisatrice qui trouve dans ses autres films des manières plus subtiles ou / et plus fortes d'exprimer ses thèmes qui lui sont chers.
Toujours un intérêt pour les arts. Après la littérature dans "Un ange à ma table", la musique avec "La leçon de piano", la poésie est ici sa manière de parler d'art.
Note 5,5/10

marie pons

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Message par sarah.bz Mar 1 Sep - 22:02

Je dois reconnaitre Marie , que je n'ai a aucun moment perçu cette dimension du film dont tu parles: Tout le film porte à la "faire grandir" et devenir "femme". Le seul objectif est de la pousser à accepter son "désir" et se soumettre aux "conventions"
Je n'ai pas eu accès a cela , quelles conventions evoques tu? Quels elements te font ressentir un desir du film de faire grandir? Tu n'es pas obligé des répondre , ce sont des questions avec lesquelles je m'interpelle moi meme.
C'est interessant de constater que chacun regarde un film avec ses bagages et qu'on n'y voit pas forcement la meme chose....
Je veux bien t'accorder , malgré mon enthousiasme certain , le manichéisme simpliste des personnages , mais il ne m'a pas semblé que c’était eux le centre du film mais bien leur relation , en cela je trouve que c'est trés reussis. Maintenant j'avoue aimer les films qui parviennent à nous emmener au dela de ce quon voit et j'ai accroché avec cette facon de filmer l'Amour par le biais de l'erotisme, sans jamais l'evoquer (pas de realisation a l'eau de rose , pas de mots d'amour , pas des situations romanesque...) mais c'est , je trouve, bien encré.
Voilou

sarah.bz

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Message par Mélany T. Mar 22 Sep - 15:02

Critique In the cut Mélany. J'ai mixé l'avis de Marie avec le mien ;-)

Ce qui est incontestable dès les premières minutes d’In the cut, c’est le grand talent de réalisatrice de Jane Campion. Sa maîtrise de la mise en scène et son esthétique personnelle sont présentes dès les prémices du film. Elle créée ainsi un univers unique et original qui nous plonge immédiatement dans le récit. La teinte surannée des plans (jaunâtres la plupart du temps), le sentiment de chaleur étouffante qui se dégage des corps et des rues, l’obstruction du cadre et le jeu sur le flou de la caméra donnent ainsi, dès les premiers instants, le ton du film : un New York des sensations, glauque et suintant, réinventé par la cinéaste. New York est d’ailleurs plus qu’un simple décor pour elle, c’est un personnage et son regard sur la ville et la vie new yorkaise, moite, transpirant, viscéral créé une atmosphère vraiment réussie.
L’ambiance imaginée, lugubre et sensuelle, est ainsi parfaite pour installer l’histoire de Frannie (Meg Ryan), une professeure de lettre new yorkaise, naïve et complexée, qui est un jour témoin d’une scène de sexe dans un bar. Le lendemain, la jeune fille est retrouvée morte et peu de temps après, Frannie entame une liaison très crue avec le policier chargé de l’enquête (Mark Ruffalo) qui pourrait s’avérer être le meurtrier. Le récit allie donc polar et érotisme et aurait pu donner, au-delà de l’originalité du mélange, un portrait de femme très intéressant. Malheureusement, contrairement au chef d’œuvre de la réalisatrice La leçon de piano, où elle fusionnait magnifiquement une sublime esthétique naturaliste et un intense et profond portrait de femme, elle ne réussit, dans In the cut, que le côté formel de l’œuvre.
En effet, deux problèmes se posent. Tout d’abord le récit. La réalisatrice a voulu construire sa narration de manière énigmatique, mystérieuse, mais, de ce fait, on ne se sent pas vraiment concerné par ce que l’on voit. Très vite, l’intrigue policière passe au second plan, et la réalisatrice se concentre sur la passion amoureuse entre les deux amants. Cela aurait pu donner un parti pris captivant, cette dernière délaissant le thriller pour revenir à ses thèmes de prédilection, les histoires d’amour et de désir. Mais l’ennui est que l’on ne ressent pas vraiment l’attraction qui existe entre les deux personnages. Les scènes grivoises s’enchainent sans que le désir ne soit présent. Nous ne comprenons ni l’alchimie des personnages ni l’appétence qui les anime.
Cet échec du récit est sans aucun doute dû au second problème de l’œuvre, le personnage de Frannie. L’histoire, c’est elle finalement. Le sujet du film est son émancipation, comment elle ‘’grandit’’ et devient ‘’femme’’ mais ce propos est beaucoup trop appuyé. Il semblerait que le seul dessein du film soit l’acceptation du désir, une idée simpliste et surlignée sans subtilité. De même, les motivations de l’héroïne sont superficielles et manquent clairement de singularité : ‘’la fille naïve fascinée par un homme qui pourrait s’avérer dangereux’’ a déjà été vu et revu au cinéma. Le personnage de Frannie n'est donc pas assez écrit, complexe. Il est simplement là pour illustrer un propos et il en découle un caractère plat, creux, une caricature des portraits de femmes qu'à pu dessiner Jane Campion dans ses autres films.
Mais même si la réalisatrice nous a habitués à mieux, on ne peut que se réjouir de sa ligne directrice. En effet, depuis ses débuts, elle n’a de cesse de construire une œuvre cohérente, basée sur l’exploration du désir féminin, s’essayant à des genres et des situations différentes, mais toujours avec un fil conducteur et des thématiques similaires. On retrouve d’ailleurs dans In the cut, un intérêt tout particulier pour les arts, toujours lié à la libération du personnage (la littérature dans Un ange à ma table, la musique dans La leçon de piano). Tout comme dans son dernier long métrage Bright star, c’est ici la poésie qui est au centre de la vie de l’héroïne. Ainsi, s’il oscille entre réussite formelle et échec thématique, In the cut s’inscrit dans tous les cas harmonieusement dans la filmographie de Jane Campion.

Mélany T.

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